Rencontre avec les députés à l’Assemblée

Rencontre avec les députés à l’Assemblée

En début d’après-midi, j’ai rencontré deux députés des Pyrénées Atlantiques à l’Assemblée nationale : Josy Poueyto et Jean-Paul Mattei. Notre entrevue m’a permis d’expliquer que le paquet à 10 euros menace plus de 5000 buralistes, en priorité : dans les zones frontalières (35 à 40% des fermetures se font dans ces territoires) et dans les quartiers isolés (territoires ruraux ou quartiers subissant la fuite des populations des villes moyennes).

Je leur ai dit que les buralistes ne sont pas opposés à la santé publique. Nous nous opposons à des mesures qu’ils savent inefficaces ou déstabilisatrices. Pour trois raisons :

  • Le paquet à 10 euros, avec son agenda de 6 hausses d’ici 2020, ne nous laisse ni le temps, ni la capacité de de nous organiser. Nous partageons ce point de vue : avec un tel choc, en 6 mois, aucune entreprise ne peut s’adapter. En 6 mois, elle meurt, et laisse des zones vides de tout commerce, de tout service dans notre cas. Est-ce ce que que veut le gouvernement face à la désertification ?

 

  • Le paquet à 10 euros, c’est le risque d’une des plus grosse casse sociale dans un contexte où on a davantage besoin d’activité. Il est inacceptable que l’on puisse envisager laisser des familles brisées sur le côté de la route. 1 buraliste sur 2 travaille en couple. Le gouvernement menace des milliers de foyers dans des endroits déjà en difficultés économiquement.

 

  • Le paquet à 10 euros va faire exploser le marché parallèle. Nous avons vécu 2003, nous le savons. Les estimations faite par la Confédération sont claires : dans un an, le marché parallèle passera de 27 à 35%. Il atteindra 60% en 2020. Que vont faire les fumeurs : aller trouver des solutions moins cher. Moins cher, c’est le marché parallèle. Le marché parallèle, c’est l’inefficacité de la mesure, c’est aller à l’encontre d’un objectif de baisse de la consommation du tabac. Quand nos responsables vont-ils se mettre en tête qu’un fumeur qui achète du tabac sur le marché parallèle reste un fumeur !

 

Je leur ai demandé de voter contre cette mesure et ils m’ont confirmé leur soutien aux buralistes, inquiets pour la ruralité dans un département par ailleurs frontalier : ils seront à nos côtés le 4 octobre. Dans ma conclusion je leur ai rappelé que toute initiative dure contre le tabac qui se traduirait par une déstabilisation des buralistes, doit s’accompagner d’un plan Marshall de transformation du métier, soutenu par l’Etat. A commencer par la renégociation du protocole d’accord sur la modernisation avec une lutte accrue contre le marché parallèle.